Scott Sampson, couramment appelé Dr Scott, est Vice- président de la "Recherche et des Collections" et Conservateur en chef au Musée Nature & Science de Denver. Il est également l'auteur du livre "Comment élever un enfant sauvage : L' art et la manière de tomber amoureux de la nature" ( Houghton Mifflin Harcourt , Mars 2015). Il y énonce notamment dix conseils simples. J'en ai retenu cinq. Le premier était le suivant: "Start Sit Spotting" ou "Mettez-vous au Sit spotting". Voici aujourd'hui le deuxième de ces conseils: "Open senses ans expand awareness", "Ouvrir ses sens et élargir son attention".
En promenade, lors de vos flâneries ou en pratiquant le sit spotting, vous atteindrez une autre dimension si vous veillez à ouvrir vos sens. Encouragez vos enfants à en faire autant!
Photo: Môsieur J.
L’Oreille du cerf et l’œil du hibou
Scott Sampson nous propose ici un petit jeu imagé qui guidera l’enfant pour entrer dans l’activité.
L’Oreille du cerf
Le cerf a des oreilles surprenantes…Vous avez vu comme elles sont larges? Cela lui permet de capter un maximum de bruits dans son environnement. Pour lui, c’est une question de survie! Son ouïe est tellement développée que le cerf est devenu… l’allégorie de l’ouïe!
Pour vous en donner une idée, vous pouvez mettre vos main en coupe derrière vos oreilles… Que remarquez-vous? (intrigué, votre enfant en fera sûrement autant…). Quels sont les différents bruits que vous arrivez à entendre? Quels sont les bruits de la nature? Quel est le bruit le plus proche? Le plus éloigné? Combien entendez-vous de bruits différents? Quel est celui que vous trouvez le plus agréable?
L’œil du hibou
Quel regard acéré! La vue perçante du hibou est un de ses plus fameux atout pour repérer ses proies, de nuit mais également de jour (son ouïe est également particulièrement fine). Vous avez sûrement déjà vu des images de hiboux dont la tête est pivoté totalement vers l’arrière… Cela leur permet d’élargir considérablement leur champ de vision.
Proposez à votre enfant de regarder un peu dans le vague, afin de voir le plus large possible. Que peut-il voir le plus à gauche? Le plus à droite? Invitez-le à regarder droit devant lui puis à tendre les bras sur les côtés. Jusqu’à quelle limite sont-ils visibles? Quel est le point le plus éloigné dans le paysage que vous arrivez à voir? Tout près de vous, quel est le plus petit détail que vous arrivez à observer? Et votre enfant?
(J’essaye à mon tour… mon ordinateur est posé sur la terrasse et… attendez, je cherche. Voilà! Une fourmi vraiment minuscule vient de disparaître sous un brin d’herbe!)
De petits jeux qui vont (peut-être!) trouver une place dans vos habitudes
Personnellement, j’aime beaucoup m’arrêter un instant pour écouter, observer, sentir… Cela me recentre et me donne l’impression de me reconnecter. Avec moi-même mais surtout avec mon environnement. Et quand celui-ci est naturel, quel apaisement!
Je crois que ma fille s’imprègne de cette façon de faire. Hier matin, alors qu’elle m’accompagnait pour ramasser le linge sec, elle s’arrête et me dit « la lune! ». Je ne l’avais pas remarqué, mais en effet, un très beau demi-croissant de lune était parfaitement visible au dessus de nous…
Je ne peux que vous souhaiter d’intégrer ces petites « connexions » avec vos sens dans votre quotidien! Les limites de nos perceptions sensorielles peuvent être considérablement repoussées, à condition d’exercer ses sens, souvent. Il en est de même pour vos enfants… qui garderont probablement ce savoir-faire tout au long de leur vie!
« Le rôle du mentor nature est de continuellement pousser les limites de la sphère sensorielle de l’enfant, l’aidant à voir, écouter, toucher, sentir et ressentir la nature ordinaire autour de nous. » Scott Sampson.
Et vous, avez-vous des petits jeux ou des façons de faire particulières pour titiller vos sens et ceux de vos enfants? Venez les partager avec nous dans la rubrique des commentaires ci-dessous! 🙂
Ressource:
Un grand bravo au photographe Philippe Rouzet et merci pour le partage de ses clichés en creative commons sur Flikr!
Oui, j’ai d’ailleurs lu ta chronique du livre de Thoreau qui aborde cette question. J’adhère bien volontiers à son point de vue.
Je me retrouve assez dans cet article. Certains de nos sens sont aujourd’hui trop peu sollicités. Et à force de ne pas les solliciter, nos sens perdent progressivement de leur capacité à saisir le monde : on vit moins intensément.
Stimuler les sens de nos enfants me semble être un des plus beau cadeau qu’on puisse leur faire. Et se retrouver dans la nature est, à mon sens, le contexte idéal.