Ecole Montessori Education nature inspirée de la pédagogie Montessori Enthousiasme Interviews

Montessori, enthousiasme et bienveillance

Bienveillance, enthousiasme, action et simplicité. Celles et ceux qui ont suivi le 1er Celen* le savent fort bien, tels sont les fondements de l’approche qui m’anime quand il s’agit de prendre soin des enfants, de contribuer à leur éveil, à la nature ou au reste.

Qui resterait indifférent à de tels fondements? Je suis sûre que cela vous parle, à vous qui lisez ces lignes.

Alexandre Mourot, réalisateur du film « Le maître est l’enfant », y ajoute la liberté et le respect du rythme de l’enfant. Il revient sur ces points dans l’extrait de l’interview que je vous propose aujourd’hui.

En quelques minutes, il nous dévoile ce qui lui plaît tant dans la pédagogie Montessori, et ce qui à son avis explique qu’il y ait un tel engouement aujourd’hui pour ces écoles dites alternatives.

*Cours En Ligne Eveil et Nature

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« La bienveillance, le respect du rythme de l’enfant, ça me semble quelque chose de fondamental. » Alexandre Mourot

 

Podcast de l’interview:

Pour enregistrer l’interview (et l’écouter à votre guise), faites un clic droit ici, puis « Enregistrer le lien sous ».

Emilie Lagoeyte : Qu’est-ce qui a provoqué un si fort intérêt de ta part pour la pédagogie Montessori ?

alexandre-mourotAlexandre Mourot : J’ai découvert la pédagogie de Maria Montessori et ça m’a passionné. J’ai lu L’enfant, de Maria Montessori et j’ai trouvé ça complètement extraordinaire. J’ai vraiment essayé de creuser très fort ce sujet-là et je trouve ça très passionnant.

Maria Montessori disait qu’elle n’avait pas inventé une méthode. C’est ça qui est assez extraordinaire. Elle disait : « Ne me parlez pas de méthode ! ».

Souvent on lui demandait : « Quelle est votre méthode ? ». Elle a quand même mis en place une formation, justement, à sa « méthode », quelque part… Donc il y a des éléments de méthode.

Mais grosso modo, ce qui l’a intéressée avant tout, et c’est ce qu’elle disait tout le temps, c’est L’ENFANT. Ce qui est le plus important, ce n’est pas sa méthode, c’est l’enfant. Quelles sont ses capacités spontanées, et c’est là-dessus qu’en tant qu’adulte, on doit travailler.

Qu’est-ce qu’on va favoriser pour que l’enfant, avec toutes ses capacités spontanées, puisse se construire le mieux possible.

C’est ça comme projet, Montessori.

C’est la psychologie de l’enfant, et c’est imaginer un environnement pour que l’enfant puisse se réaliser, puisse grandir, et pour que ses besoins soient nourris.

Je trouve ça déjà très riche ! C’est sûr qu’il y a plein d’autres pédagogies, qu’il faudrait que j’étudie, et je vais le faire, j’ai vraiment envie de travailler d’autres sujets. Mais c’est déjà très riche. Parce qu’il y a beaucoup de liberté.

Il y a énormément de liberté chez Maria Montessori, notamment pour les enfants, parce qu’ils sont libres de choisir l’activité, ou de ne rien faire. Il y a des enfants que j’ai vus qui restaient des jours entiers, peut-être même des semaines entières à ne presque rien faire dans la classe, enfin « ne rien faire », entre guillemets, parce que ça veut dire regarder les autres enfants, prendre connaissance de la classe, se familiariser avec tout ce qu’il y a dans cette classe, le matériel, les autres enfants, observer… Ces enfants-là observent beaucoup.

Et puis c’est des fois très difficile en trois ans, quand on arrive dans une classe, de quitter son milieu familial, etc. Donc les enfants ont une grande liberté pour travailler ou ne pas travailler dans une classe.

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« Lorsqu’on propose aux enfants quelque chose qui les intéresse profondément, ils vont petit à petit développer une grande capacité de concentration. » Alexandre Mourot

On les laisse. Parce que on leur fait confiance, c’est un terme très important aussi chez Maria Montessori, et on ne va pas les contraindre à quoi que ce soit. On sait qu’un jour ou l’autre ils développeront des capacités, notamment très probablement un amour des mathématiques, ce qui peut sembler assez surprenant, mais Maria Montessori était convaincue que les enfants aimaient la rigueur des mathématiques, aimaient les chiffres.

On le voit, que assez spontanément, les enfants adorent compter, 1 2 3 4… Dès qu’ils commencent à comprendre les règles de l’addition, ils commencent à jouer avec, c’est quelque chose qui les amuse beaucoup, il doit y avoir quelque chose d’assez rassurant dans les mathématiques pour l’enfant.

J’ai parlé de la liberté chez Maria Montessori qui m’a beaucoup plue, de la confiance, également de la bienveillance.

On me demande souvent : « Pourquoi en France il y a tant d’aspiration à changer l’école et notamment l’école maternelle, qu’est-ce qu’il se passe, pourquoi il y a autant d’écoles Montessori qui se montent, ou d’autres types d’écoles? » Et je crois que plus on parle de méthodes alternatives et plus il y a un questionnement de la part des parents.

Qu’est-ce qui ne va pas dans l’école actuelle ? La bienveillance, le respect du rythme de l’enfant, ça me semble quelque chose de fondamental. Si un enfant a envie de dormir… on va le laisser dormir, on va l’inviter à dormir.

Dans la classe où j’ai tourné, combien de fois il y a des enfants qui après le repas, après la récréation qui suit le repas, prennent un coussin, se mettent sur le coussin sur le bord de la table et se reposent, des fois toute l’après-midi, ils s’endorment. Des fois on installe un petit lit, ils s’installent dans la classe comme ça (pour ceux qui n’avaient pas décidé de se reposer au dortoir, en fait).

Il y a le rythme physique… ce qui me semble quand même assez important, c’est qu’un enfant qui est fatigué: qu’est-ce qu’il va apprendre ? On peut se poser la question… Un enfant qui a envie de faire pipi, qu’est-ce qu’il va apprendre ? Si on lui dit quelque chose et qu’il ne pense qu’à son pipi ?…

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« La bienveillance, le respect du rythme de l’enfant, ça me semble quelque chose de fondamental. Si un enfant a envie de dormir… on va le laisser dormir, on va l’inviter à dormir. » Alexandre Mourot

L’enfant a besoin d’aller aux toilettes, on le laisse aller aux toilettes. Il n’a pas à attendre la fin d’un cours, d’une période, etc. Il va aux toilettes quand il en a envie, il va boire de l’eau quand il en a envie, etc. Donc ça se sont des rythmes de base qui sont quand même importants. Après, évidemment il y a beaucoup d’apprentissages.

Les rythmes d’apprentissage, un enfant qui n’a pas envie d’apprendre les lettres de l’alphabet, on ne va pas le contraindre à apprendre les lettres de l’alphabet. Je pense que chez Maria Montessori , on respecte très profondément le rythme de l’enfant. Et c’est ce que ne propose pas l’école, et à mon sens c’est un gros problème. Et je pense que c’est pour ça qu’il y a plein de gens qui sont en désaccord avec l’école actuelle.

C’est pour moi fondamental l’idée de respecter le rythme de l’enfant. Respecter son rythme, respecter ses dispositions spontanées, cultiver son enthousiasme… C’est tellement génial de voir des enfants qui aiment tout d’un coup quelque chose.

Par exemple, un enfant qui adore couper des oranges et se faire un jus d’orange… Si il a envie de s’en faire un, deux, trois, et bien qu’il s’en fasse un, deux, trois ! On ne va pas lui dire « Tu en as déjà fait un, ça suffit ! ». Laissons-le faire, il en a le besoin ! Il fait ça parce que ça lui fait travailler quelque chose en lui.

Donc on va le laisser répéter autant de fois qu’il veut un exercice, qui peut être un exercice pratique de la vie quotidienne, comme par exemple :

  • couper des feuilles,
  • faire des tracés,
  • casser des noix,
  • verser des graines dans un récipient,
  • repasser,
  • laver du linge,
  • mettre des boutons avec ce qu’on appelle des cadres d’habillages,
  • faire des nœuds, etc.

En fait, on laisse toujours l’enfant extrêmement libre dans cette classe. Et moi je trouve ça merveilleux. Et je suis absolument convaincu qu’un enfant qui a envie de répéter quelque chose, c’est extraordinaire, il faut le laisser faire !

Il a envie de répéter toute la matinée un exercice de couper des feuilles, et bien qu’il le fasse ! Pourquoi va-t-on le lui interdire ?

Ce qu’a découvert Maria Montessori, ce qui était quand même assez nouveau à son époque, au début du Xxe siècle, c’est qu’un enfant était capable d’une très forte concentration. Un tout petit enfant était déjà capable de se concentrer très fortement.

On le voit, un bébé de quelques semaines, il est déjà capable de focaliser son attention de manière très intense. Et dans les écoles Montessori, on va essayer de développer cette capacité d’attention et de concentration.

Et bien évidemment, si l’enfant répète un exercice, il va non seulement affiner ses capacités par exemple motrices, par exemple lorsqu’il coupe une orange, mais il va aussi développer sa capacité à se concentrer. Développer sa capacité d’attention c’est quelque chose de fondamental, pour sa vie, pour ses apprentissages, pour sa vie scolaire… pour sa vie en général !

Et ça, c’est quelque chose que Maria Montessori avait vraiment noté, cette capacité des enfants à se concentrer dès tout-petits, que les enfants n’avaient pas forcément toujours envie de jouer en permanence avec des poupées etc, mais qu’ils étaient aussi capables de faire des activités tout à fait différentes qui répondaient à des besoins forts en eux.

Effectivement, lorsqu’on propose aux enfants quelque chose qui les intéresse profondément, ils vont petit à petit développer une grande capacité de concentration.

Suite de l’interview… la semaine prochaine! 🙂

La 1ère partie de l’interview est ici: Les enfants, nos nouveaux maîtres?

Soutenez le film!

https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=f0mHFz3cTrI

Pour vous aussi participer au financement du premier film documentaire sur la pédagogie Montessori: 

Je participe au financement

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Une idée d’outil inspiré par la pédagogie Montessori pour éveiller ses enfants à la nature:

LA TABLE D’EXPLORATION DE LA NATURE

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Extrait du livret « Une éducation nature pour mes enfants: 4 étapes pour démarrer ». A télécharger gratuitement

Pour découvrir ce livret, c’est par ici!

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cremontessori
8 années il y a

très bel article merci (sauf « des fois à remplacer par parfois)
cordialement