« Il a du mal à se concentrer et à fournir un effort. S’organiser et ordonner ses affaires relèvent d’un véritable exploit. Mais il éprouve aussi des difficultés à s’intégrer socialement. Son impulsivité lui joue sans cesse de mauvais tours. Il gesticule, parle sans interruption, coupe la parole. Il a des comportements non retenus et inadéquats. »
Que sait-on des bienfaits de la nature pour les enfants atteints de TDAH ?
Quand on fait partie des 5% d’enfants touchés par le Troubles d’attention et hyperactivité, le quotidien est difficile. Aurélie, la maman de Tristan, un garçon de 9 ans diagnostiqué pour TDAH, le sait parfaitement :
« Ce trouble de neurodéveloppement, malheureusement au diagnostic souvent trop tardif, engendre des souffrances. Mon enfant ne sait pas s’arrêter et me dit souvent qu’il aimerait changer. Il en a assez de se sentir en échec, de subir l’énervement de ceux qui l’entourent, de ne pas parvenir à se poser. .
En effet, le TDAH s’associe souvent à des troubles de type anxieux, à du stress chronique voire des états dépressifs. Alors comment aider son enfant à vivre mieux malgré son TDAH ?
Depuis les années 2010, les recherches apportent une réponse aussi simple que spectaculaire en termes de bénéfice : Emmener son enfant dans la nature ! Et Aurélie l’a bien compris…
Elle nous livre aujourd’hui son témoignage et apporte des conseils pour tous les autres parents qui souhaitent aider leur enfant à mieux vivre le TDAH.
Aller au parc pour réduire les troubles attentionnels de l’enfant
Les bienfaits de la nature pour les enfants atteints de TDAH
« Depuis son plus jeune âge, la nature est un véritable refuge pour Tristan. A l’intérieur, j’ai de la peine à l’observer. Il est comme un lion en cage. Il s’agite dans tous les sens, se cogne aux meubles, tombe du canapé en sautant dessus malgré les interdits, et émet toutes sortes de sons désagréables avec sa bouche. Mais dès qu’il se retrouve au grand air, ce n’est plus le même. Il se met à prendre le temps de toucher les feuilles, de regarder la coccinelle s’envoler, de sentir les fleurs. Il court et saute, s’élance dans les espaces et tout son corps est comme libéré.
J’ai tout de suite ressenti que la nature pouvait l’aider. Elle est notre plus grand réservoir santé. Respirer l’air pur, se détendre dans l’herbe, se connecter à la vie qui nous entoure, c’est préserver son équilibre physique et mental.
Les recherches scientifiques de ces récentes années lèvent le voile sur le pouvoir de guérison de la Terre. L’impact positif des espaces verts urbains est sans appel selon l’OMS : diminution des risques de maladies et de mortalité, développement du bien-être et de l’état de relaxation, amélioration de notre capital social ou encore renforcement de notre système immunitaire.
Alors je me suis dit que pour Tristan, je n’avais qu’à l’emmener se promener le plus souvent possible et que la nature ferait le reste…
Amélioration du développement cognitif chez les enfants atteints de TDAH
Le constat d’Aurélie, maman d’un enant atteint de troubles de l’attention
La science lui confirme ses intuitions
Environnement et troubles TDAH
En favorisant le développement cognitif des enfants, le contact avec la nature agit sur les troubles de comportement comme sur les troubles d’attention et sur l’hyperactivité. (Amoly et al., 2014; Faber Taylor & Kuo, 2011; van den Berg & van den Berg, 2011; Markevych et al., 2014).
Plus encore, la nature stimule les liens d’amitié et favorise l’inclusion sociale. Ces enfants peuvent alors mieux interagir avec leurs camarades et mieux s’intégrer à l’école. Enfin, ils sont moins anxieux et plus apaisés.
Louis Espinassou, dans son livre « Besoin de nature : santé physique et psychologique » (éditions Hesse) rapporte que vingt minutes de marche en extérieur permettent à ces enfants d’augmenter considérablement leur capacité de concentration. Et plus il y a de verdure plus l’enfant tirera des bénéfices de la promenade !
En m’apercevant que les temps passés en plein air avaient des effets considérables sur le comportement général de Tristan, j’ai essayé de voir comment tirer encore plus de bénéfices de ces sorties.
Organisez des activités dehors pour favoriser calme et concentration
Un nombre infini d’activités peut être imaginé pour favoriser une meilleure attention, intégration de l’enveloppe corporelle ou encore diminuer l’impulsivité. Chaque enfant touché par un TDAH est un cas unique, avec ses particularités, ses points forts et ses fragilités. Les objectifs recherchés seront différents en fonction des problématiques de l’enfant.
La première chose à faire est donc d’observer l’enfant et d’essayer de comprendre où se trouvent les difficultés. Prenons ici quelques exemples :
Agir positivement sur les troubles d’hyperactivité
Lorsque je vois qu’il bouge sans cesse, saute sur le canapé, tripote nerveusement tout ce qu’il trouve à se mettre sous la main, ne tient pas sur une chaise, fait du bruit et parle beaucoup, je propose à Tristan des activités qui vont réduire son hyperactivité.
On s’amuse à enterrer tout son corps dans le sable en ne laissant que la tête à découvert. Je prépare un grand bac de riz dans lequel il se plonge. Ou encore, je l’invite à se cacher sous des montagnes de feuilles mortes …ou l’emmène nager !
Tristan est hyperactif et il a besoin de travailler sur son corps dans son ensemble car la conscience de son enveloppe corporelle reste à intégrer : il a du mal à ressentir les limites de son corps. Cela déborde en quelque sorte. Tout ce qui peut le contenir va l’aider à se mettre en sécurité sur le plan affectif, à s’enraciner en lui-même et à mieux ressentir son corps.
Agir positivement sur la fatigabilité de l’enfant atteint de TDAH
Agir positivement sur l’hypersensibilité et l’impulsivité
Apprendre à gérer ses émotions
Tristan vit des émotions particulièrement intenses. La moindre contrariété prend une dimension extrême. Les frustrations engendrent des crises de colère, la joie amène des états d’excitation incontrôlables. Les émotions, mal vécues, l’amènent à avoir des comportements inadéquats, ce qui lui cause ensuite un sentiment lourd de culpabilité.
Apprendre à prendre soin des autres
- Aider un hérisson à se nourrir,
- Préparer des boules de graines pour les oiseaux l’hiver,
- Prendre soin d’une plante
- Faire un exposé à l’école sur les problèmes d’écologie
Testez ces jeux pour se connecter avec la nature
A partir des multiples recherches que j’ai faites sur le TDAH, j’ai essayé d’imaginer de petits jeux pour aider mon garçon à prendre le temps de contempler et de ressentir les éléments de la nature qui l’entourent. L’objectif était de développer sa pleine conscience et donc sa capacité à se recentrer. En se reliant, l’enfant se sent sécurisé car bien ancré dans son environnement.
Par ailleurs, le trouble TDAH génère chez Tristan une hypersensibilité sensorielle. Il est rapidement débordé par les stimuli tels que les bruits, les matières désagréables de ses vêtements ou encore les lumières non naturelles. Jouer en plein air permet de retrouver le plaisir des sens doux et agréables et ainsi de mieux réguler ses émotions.
Enfant atteint de TDAH: Activité pour se relaxer et favoriser la reconnexion
Jeu n°1: Le chemin des cailloux magiques
Déroulement de ce jeu
Je trace un chemin en dessinant des cercles dans la terre ou en posant de larges feuilles et je dépose au bout du chemin un trophée à remporter. Il peut s’agir d’une petite pierre précieuse ou d’un fossile, ou tout simplement d’une belle carte postale de nature.
Pour y ajouter une touche poétique, j’ai nommé ce jeu : « Le chemin des cailloux magiques».
Après chaque défi, j’encourage Tristan à partager son expérience, ses ressentis. Voici une séance qu’il a adoré par exemple :
Séance d’imitations pour gérer ses états et ses émotions
Alterner mouvements dynamiques et calmes permet d’apprendre à modifier son rythme intérieur plus souplement, à gérer les transitions, et parvenir à passer d’un état agité à un état posé.
Je propose à Tristan un jeu dans lequel il va alterner des séquences en passant du très actif au très tranquille. Comme il aime beaucoup les animaux, ils sont souvent une source d’inspiration pour nos activités. Celle-ci par exemple, dans laquelle je l’invite à imiter des animaux sur des séquences d’une à deux minutes lui plait beaucoup. Je le vois se calmer peu à peu et cela fait plaisir de le voir lâcher prise…
Jeu n°2: Imitations pour calmer l’agitation
Vous trouverez également d’autres idées de jeux de relaxation sur le site Yoganime.fr. De superbes fiches sont même offertes au téléchargement ! (« L’Escargot de la respiration », « Relaxation de l’Arbre » et bien d’autres encore !)🐌🦋🌳
Activités dehors pour renforcer l’attention et la mémoire d’apprentissage
Les enfants qui ont un trouble TDAH ont souvent une déficience de la mémoire à court terme qui peut perturber leur parcours scolaire.
Un premier jeu que nous pratiquons consiste à trouver quelques éléments qui ont une caractéristique particulière : un caillou plat, une branche tordue, une feuille rouge, un bout d’écorce …. Puis lorsque Tristan a tout trouvé, je lui demande de les aligner dans l’ordre dans lequel il les a trouvés. Il va ainsi stimuler sa mémoire comme sa capacité à ordonnancer ses souvenirs.
Une autre activité que Tristan apprécie consiste à dessiner dans un espace vert. Il choisit un endroit qui l’inspire et dans ce lieu il va porter son attention sur une chose en particulier qu’il trouve agréable à regarder. Par exemple, il peut s’agir d’une fleur, d’un pont en pierre, d’un lac, ou juste d’une pomme de pin. Il prend alors quelques minutes au calme pour observer tous les détails. Ensuite il tourne le dos à l’élément et va devoir le dessiner le plus précisément possible.
Pour résumer, les effets positifs de la nature pour le trouble TDAH de mon enfant sont considérables. Un véritable lieu d’apaisement dans lequel il peut retrouver l’équilibre et la sérénité en lui-même. Alors mon conseil pour tous les parents qui comme moi ont un enfant qui a des troubles attentionnels : passez le plus possible de temps à l’extérieur et vivez des expériences qui vont vous ressourcer tous ensemble !
Aurélie P.
Notre formation en ligne Passeur de Nature :
Formation en ligne « Passeur de Nature »
Parents et professionnels de l’enfance (3 à 12 ans)
Bonjour,
Merci pour cet article et je confirme les effets bénéfiques. Cependant, nous habitons en plein centre ville sans accès a la verdure 🙁 Le week end, nous en profitons pour nous échapper.
Nous allons au parc, mais nous sommes entourés de voitures… Avez vous des pistes/conseils dans ce cas?
Commentaire très juste