Randonner en famille

60 Km à pied avec un enfant de 2 ans!

  60 kilomètres à pied, 20 heures de marche dont une bonne douzaine en porte-bébé, des paysages évoquant l’Ecosse ou la steppe mongole traversés… Rassurez-vous, le tout en une semaine (qui restera gravée dans nos archives!). Voici un petit compte rendu de ce séjour familial en itinérance qui, soit dit en passant, a semblé mieux convenir à ma fille de 2 ans que le cocon douillet du train train quotidien. (si si!)   Vous pouvez écouter le podcast directement sur le blog en cliquant sur le bouton Lecture.  Pour enregistrer le podcast sur votre ordinateur et l’écouter en faisant la vaisselle par exemple, en faisant un clic droit ici, puis Enregistrer le lien sous.    porte-bebe (2)  

Contexte du projet

Cela faisait des mois que je préparais impatiemment ces vacances. Si vous vous êtes déjà promené sur mon blog, vous avez peut-être eu connaissance de ce que je considérais comme un défi en lisant ces 2 articles: Ce qui étais pour moi un défi, ce n’étais pas de marcher 7 jours en itinérance, ni de porter un sac à dos ou encore de démonter la tente chaque jour. Non, tout cela représente pour moi l’occasion d’un profond ressourcement auquel je m’adonne aussi souvent que possible depuis mon enfance. Ce qui était un défi, c’était de réaliser une semaine en itinérance à pied, en montagne… avec ma fille de 2 ans. Et qu’elle apprécie! J’ai donc planifié quelques aménagements simples pour rendre tout cela possible:
  1. un véhicule pour porter le gros matériel
  2. des étapes relativement courtes
  3. du monde pour se relayer avec le porte-bébé: l’occasion de faire participer une joyeuse troupe!
Je vous invite maintenant à partager une petite balade sonore à nos côtés. Ouvrez grand vos oreilles… et cliquez ICI!  

C’est parti!!

Départ

(son1: départ) Du col de Finiels au village de la Fage, en demi cercle autour du Mont Lozère, notre parcours s’est divisé en 7 étapes. Autant de paysages différents, d’odeurs allant de la lande à genets à la forêt de sapins, de symphonies d’insectes ou d’oiseaux que nous n’entendons pas chez nous. (son2: papillons)

Au rythme de la marche

Rapidement, envoutés par le rythme de la marche nous plongeons dans cette ambiance que connaissent bien les randonneurs, où seuls comptent les pas que l’on s’applique à ajuster au terrain, la nature qui nous pénètre et nous vide de nos anciennes préoccupations mais aussi l’air, l’eau et les aliments, nos carburants. Nous avons d’ailleurs découvert lors de notre première pause les vertues du gingembre confit… (son3: ginger).

Voyage à dos d’homme

Dès les premières heures de marche, ma fille se cale sur notre rythme. Lorsque nous marchons, elle est installée dans le porte-bébé. De là, elle observe le paysage, chantonne, ou bien dort. Un large foulard posé sur la capote de son siège la protège du soleil mais lui fait surtout une cabane dans laquelle elle se dissimule avec plaisir. Comme 12 Kg, c’est un peu lourd sur les épaules, elle change régulièrement de porteur. Et régulièrement elle nous dit: « Veut descender! » Elle se retrouve alors à trotter à nos côtés, ou à gratouiller sur le bord du chemin, ce qui nous apprend à regarder de plus près le paysage…

Joies de l’eau en montagne

(son4: glouglou) Tout au long de notre chemin, l’eau est omniprésente: cascades souriantes du jeune Tarn, glouglou des béals, ces petits canaux à flan de montagne construits par les anciens, et même quelques gouttes de pluie. Rien de tel pour ravir un enfant de 2 ans, surtout avec cette chaleur: baignade, patouilles les pieds dans l’eau, et même marche en imperméable, sous les gouttes (ce qui nous semble moins drôle à nous autres vieux grigoux anxieux de se faire mouiller… prenons-en de la graine!).

La randonnée nous transforme

(son5: lecture de carte) Monter les tentes, se créer un abri pour la nuit, puis tout replier, se remettre en marche, traverser les paysages, prendre le temps, s’écouter… Une lente transformation s’opère en chacun de nous. La plus spectaculaire est sans doute celle de ma fille qui semble trouver dans ce rythme serein un climat particulièrement favorable. (son6: chant)  

Qui dit randonnée dit forcément rencontres.

Rencontre avec son « moi » intérieur, rencontre avec ses compagnons de marche, qui offrent souvent un nouveau visage, et enfin rencontres, pour peu de les provoquer, avec les habitants. (son7: habitant1) 2 nuits en gîte d’étape nous ont permis nos premières rencontres avec des gens d’ici, des personnages imprégnés des lieux et de leur histoire et heureux de partager quelques anecdotes avec nous. Mais c’est en nous enfonçant un peu dans les ruelles d’un hameau que nous avons croisé Jean-Vincent (85 ans) et sa femme, qui n’ont pas hésité une seconde à nous ouvrir grand leur porte, nous offrant quelques instants d’une vie ancrée dans un autre temps, celui où l’on vivait au rythme des saisons et des éléments. Temps rudes et pourtant attirants pour nous autres qui regrettons parfois le côté urbain et effréné de notre mode de vie… (son8: Jean-Vincent).
vieil-auvergnat
Jean-Vincent nous ouvre ses portes.

Et ce qui devait arriver arriva…

C’est déjà terminé! A peine le temps de goûter cette nouvelle vie qu’elle nous échappe à nouveau. Une semaine, c’est déjà bien mais c’est évidemment trop court. Les virages des montagnes ardéchoises nous ramènent doucement à notre chez-nous. Le corps revigoré de ces quelques efforts, la tête lavée de toutes contrariétés et le cœur… déjà tourné vers notre prochain périple! (son9: chant2)   Voilà, c’était ce que je peux considérer comme LA semaine grandeur nature, vous savez, celle que l’on trouve au sommet de notre Pyramide de connexion à la nature… Et vous, quelle est votre semaine grandeur nature? Venez nous raconter dans la rubrique des commentaires!  
0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

18 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Sonia
Sonia
4 années il y a

Bonjour,
Je trouve l’expérience génial et la range d’ailleurs dans mes favoris.
Nous nous apprêtons à tenter une première nuit de bivouac avec mes 2 enfants dans le parc de la Vanoise .
Je me demandais déjà comment trouver ce système de voiture balai de manière générale? En tapant sur internet je trouve pas grand chose finalement…

Si voiture il n’y a pas, quel matériel emmenez vous (tente matelas duvet) pour vous tous sachant qu’un seul des 2 adultes pourra porter le matériel puisque l’autre portera les 12 kg en porte bébé? Je me demande si la difficulté ne va pas être surtout celle ci…

Merci beaucoup pour ces précieux conseils!

Stéphanie
7 années il y a

Bonjour Emilie,
Comme très souvent, tes articles déclenchent chez moi un torrent d’idées et d’envies nature ! J’ai abordé aujourd’hui le module « Orientation » de votre formation Passeur de Nature, et de fil en aiguille je vous ai rejoint (un peu après la bataille) pour cette chouette semaine de randonnée.
Je rêve de faire de même, pourquoi pas en juin prochain, quand la montagne se couvre de fleurs ! Je crois que tu connais bien le Vercors, c’est la zone sur laquelle je m’orienterais naturellement, vu sa proximité de Lyon et son relief, et j’y ai quelques beaux souvenirs. Est-ce que tu as des pistes à me conseiller en termes de circuit sur 5 à 7 jours, pour m’aider à commencer ma planification ? Si cela aboutit je pourrai partager ces éléments dans un futur commentaire pour que cela puisse éventuellement servir à d’autres personnes de la région…
Je n’aurais pas pensé à la voiture-balai, c’est intéressant comme idée, pour d’avantage de sécurité, de confort… et éventuellement rassurer d’autres participants…

Jessy
Jessy
7 années il y a

Bonjour Emilie,
Tout d’abord, merci de partager cette expérience. Ca donne des idées et surtout, ça montre que c’est possible.
J’aurai deux questions:
– Maintenant que tu as fait le trajet, comment trouves-tu les étapes que vous avez fait. Penses-tu que vous auriez pu les rallonger un peu ou des étapes de 5 à 15km sont les distances que tu recommandes?
– Ensuite, qu’en est-il des siestes? Car moi (et surtout pour ma compagne), c’est surtout ce point qui nous freine. Est-ce que tu trouves que les siestes de ta petite étaient suffisamment réparatrices dans le porte-bébé ou Est-ce qu’elle a accumulé beaucoup de fatigue? Comment se sont passés les jours suivants votre retour à la maison?
Merci beaucoup.
Jessy

Emilie
7 années il y a
Répondre à  Jessy

Bonjour Jessy,
Merci pour ton message.
Si c’était à refaire… je ferais exactement pareil! Les étapes ont été parfaitement adaptées à nos envies et à nos capacités. Un bon marcheur costaud pourrait sans doute les rallonger un peu s’il le souhaite.
Pour les siestes, c’était impeccable! Ma fille a vraiment été en forme toute la semaine et a aimé dormir en porte-bébé. Une habitude que nous avons entretenue autant que possible (aujourd’hui à 4 ans, elle continue les siestes, en pleine nature sur une petite serviette, c’est un régal!)
N’hésitez pas à vous lancer, c’est une belle aventure. Le tout est de prévoir des solutions de repli en cas de mauvais temps.

lilie
lilie
9 années il y a

Bonjour,

Quel plaisir de lire votre aventure, ça me replonge dans mon été. Nous sommes partis avec notre fille de 6 ans dans les Alpes et quel bonheur!! Beaucoup autour de nous, nous demandait mais vous allez faire quoi en montagne et nous répondions simplement « randonnez pourquoi? ».
Hé oui, pendant 15 jours nous avons parcouru 15 km/jour au rythme de notre louloute, elle a nous étonné; Nous avons fait des rencontres humaines (berger, fromager,…) et animales (marmottes, gypaète barbu, aigle royal…), vraiment à refaire encore et encore….

Lilie

Emilie Lagoeyte
9 années il y a
Répondre à  lilie

Bonjour Lilie,
Quel plaisir de lire votre témoignage! Votre séjour semble avoir été magique, en effet…
Si l’élan vous vient de nous en dire un peu plus, je publierais avec plaisir votre témoignage!
En tout cas, je vous souhaite une excellente continuation dans vos explorations nature.
A très bientôt!

Emilie

cécile
cécile
9 années il y a

Merci pour l’info route:)
ha! les Alpes….que de souvenirs, déjà toute petite nous partions 3 semaines à la Chapelle en valgaudemar.
Les joies du camping sauvage sur un terrain prêtait par un vieux Monsieur « Prosper » youpla boum..
la vaisselle et la toilette dans l’eau des glaciers, la pomme de terre au piquet de la tente en cas d’orage, les rando sur le dos de mon père. Mon père, passionné de minéraux, nous faisait chercher des magnifiques quartz ouah! les gros diamants:) et puis il y a eu les colos avec de sacrées randos avec bivouac sur plusieurs jours.
j’ai fini par m’y installer 10 ans …
enfin comme je disais que des beaux souvenirs nature dans cette régions.
Pour finir, si vous revenez faire un tour en Lozère, vous serez les bien venu chez nous.
Cécile et Roxane.

Emilie
Emilie
9 années il y a
Répondre à  cécile

Merci Cécile! Ce sera avec plaisir!
Lire vos anecdotes réveille chez moi bien des souvenir similaires, qui sont un peu ma force, mon refuge. J’imagine que pour vous aussi. Pourvu que nos enfants aient la chance d’en construire de semblables!

Emilie