Besoin de nature Retisser le lien à la nature

Une pyramide pour se (re)connecter à la nature?

 

C’est quoi cette pyramide?

Il s’agit initialement d’un schéma, imaginé par l’américain Kenny Ballentine de l‘Institut de la Nature et des l’Enfants (Nature Kids Institute), ayant pour but d’illustrer une planification équilibrée du temps que l’on fait passer aux enfants dans la nature. Elle est parfaitement en adéquation avec ma vision de la question, j’en ai donc réalisé une adaptation française que j’ai le plaisir de vous présenter.   Vous pouvez écouter le podcast directement sur le blog en cliquant sur le bouton Lecture.  Pour enregistrer le podcast sur votre ordinateur et l’écouter en faisant la vaisselle par exemple, en faisant un clic droit ici, puis Enregistrer le lien sous.   

>>CLIQUEZ ICI pour la télécharger

(ou pour l’enregistrer sur votre ordinateur, faites un clic droit sur l’image puis « Enregistrer l’image sous »). pyramide-reconnexion-nature-miniature Et n’hésitez pas à l’imprimer, à l’afficher chez vous, à l’école ou n’importe où où cette pyramide pourra convaincre des familles qu’il est temps d’agir!

A qui s’adresse cette pyramide?

Cette pyramide s’adresse aux parents mais aussi aux éducateurs ou aux mentors nature, bref, à vous qui prenez soin et élevez un ou des enfants! Je pense que vous êtes désormais nombreux à avoir saisi mon message:
« Les enfants passent de plus en plus de temps entre 4 murs et devant un écran ce qui commence à avoir des conséquences fâcheuses. Il est urgent de tout mettre en oeuvre afin de reconnecter nos enfants à cette nature, elle est si précieuse pour eux, pour nous tous!… »
De plus en plus de parents prennent conscience de ce phénomène et souhaitent y remédier. Beaucoup d’entre vous m’ont cependant fait part de leurs inquiétudes ou de leurs difficultés. Voici par exemple quelques remarques qui m’ont été confiées:
  • « J’habite en ville, il n’y a pas de nature à proximité. »
  • « Nous travaillons tous les deux à temps plein alors après le travail, impossible d’emmener les enfants dehors. »
  • « La nature, je n’y connais rien. Je ne me sens pas bien placée pour éduquer mes enfants à la nature. »
Certains m’ont même affirmé que ce constat, cet éloignement de leurs enfants à la nature, les culpabilisait énormément, d’autant qu’ils ne voyaient pas comment faire autrement… J’ai pourtant l’intime conviction que tous ces parents qui se sentent concernés mais désarmés face à ce phénomène, et dont vous faites peut-être partie, n’ont pas toutes les clés en mains mais seraient parfaitement capables d’agir pour cette reconnexion.

Quel est le message de cette pyramide?

La (re)connexion à la nature, c’est tous les jours!

Enfants qui montent dans un arbreQuand on parle de nature, on pense communément aux grands espaces naturels, montagnes, forêts, lacs… Toutefois, seulement peu d’entre-nous ont accès à de tels espaces au pas de leur porte. Faut-il pour autant baisser les bras? Bien sûr que non, il nous faut simplement (ré)apprendre à vivre la nature au quotidien, près de chez nous: parcs, jardins, espaces verts. Prenons le temps, chaque jour, même si ce n’est que pour 10 minutes, de permettre à nos enfants de jouer dehors. C’est ce que propose le plus bas niveau de cette pyramide, le niveau 1, celui de tous les jours. Quand je dis jouer, c’est de la façon la plus naturelle qu’il soit: courir dans l’herbe, se rouler dans les feuilles, grimper aux arbres, gratter la terre, sauter dans les flaques… C’est ce petit temps de jeu libre dans un coin de verdure, chaque jour, qui fera la différence. C’est cette fenêtre verte ouverte qui manque aux enfants qui souffrent du Syndrome de déficit de nature. Photo: Jean Gazis au-parc

Photo: vastateparksstaff

Chaque semaine, une petite exploration nature

Au deuxième niveau de la pyramide se trouve une activité nature à organiser chaque semaine. Il s’agit cette fois de favoriser l’exploration et la découverte de la nature près de chez vous: La nature est sans doute la meilleure salle de classe que l’on ai jamais imaginée! enfant-des-bois

Photo: Kevin Conor Keller

Chaque mois, une aventure dans un espace naturel

En train ou en voiture, gagnez cette fois-ci un lieu où la présence humaine se fait moins sentir. Sur le schéma, j’ai mentionné les parcs naturels, nationaux ou régionaux. C’est que leur simple nom évoque l’image d’une nature forte, celle-là même que je vous souhaite de rejoindre de temps en temps. Il y a aussi tous ces espaces, moins connus et préservés, où la nature vous enveloppera, le temps d’une randonnée, d’un pique-nique, d’une journée d’aventures nature et peut-être même d’un bivouac… Comment savoir où se trouvent de tels lieux? Les offices de tourisme, les associations de protection de la nature ou les guides papier de balade vous renseigneront. Une fois par mois, cela permet de connaître petit à petit plusieurs milieux naturels, plusieurs types de végétation, plusieurs ambiances nature… Qui en plus évoluent au fil des saisons, ce que vous et vos enfants ne manqueront pas de ressentir. Rien de tel pour tisser petit à petit un lien fort avec la nature! enfants-de-la-riviere

Photo: Jean Gazis

Une fois par an… la grande verte!!

Si je plonge dans mes souvenirs d’enfance, j’ai quelques images fortes de nature qui me reviennent. Mon premier bivouac dans la forêt creusoise, l’exploration des rochers sur la plage à marrée basse, les marmottes se donnant en spectacle, des renardeaux épiés depuis un affût, un levé de soleil à couper le souffle au sommet d’une montagne… Ces événements ne sont arrivés que peu de fois mais restent à jamais gravés dans ma mémoire. J’ai toutefois eu la chance d’avoir été imprégnée par les trois autres niveaux de cette pyramide. J’avais donc pu construire une certaine assurance dans la nature, une curiosité et une attention qui m’ont permis, je pense, de profiter pleinement de ces moments de nature un peu vertigineux! enfants-des-mers

Photo: momboleum

Voici donc votre challenge: au moins une fois par an, passer des vacances avec vos enfants loin de l’agitation de la ville et plonger dans les grands espaces. Ces moments marquants deviendront certainement des éléments fondateurs de l‘identité de votre famille. Ils seront également un repère pour vos enfants. Comment en effet parler de protection de la nature, d’environnement ou de biodiversité à un enfant qui n’a pas eu la chance de découvrir la nature avec un grand N, au moins une fois chaque année? Je pense toutefois que beaucoup d’entre nous ont l’habitude de programmer de telles vacances. Mais le reste de l’année? Combien d’enfants construisent des bases solides grâce aux premiers niveaux de la pyramide? Beaucoup moins, c’est une évidence! C’est donc à ces niveaux élémentaires, au lien quotidien à une nature ordinaire, qu’il faut s’atteler!  

Pour conclure

J’espère vraiment que cet outil vous aidera à orchestrer une véritable reconnexion avec la nature. Pour vos enfants, pour vous aussi. Je vous le redis, mon idée n’est pas d’appliquer à la lettre ce qui est présenté dans cette pyramide, mais de prendre conscience:
  • d’une part des différents niveaux d’accès au milieu naturel avec des fréquences variables,
  • et d’autre part du fait que cela est possible quelque soit l’endroit où l’on habite et son emploi du temps.
Le tout est de questionner notre volonté d’y parvenir ainsi que certaines de nos habitudes… qu’il faudra peut-être bousculer un peu! enfants-en-randonnée

Photo: Jean Gazis

A propos de cette pyramide

Je trouve que cette pyramide de la (re)connexion à la nature résume parfaitement ma vision d’une planification équilibrée de moments de nature dans le quotidien d’une famille d’aujourd’hui. J’ai été ravie de découvrir la « Nature Connection Pyramid » proposée par Kenny Ballentine sur son site www.naturekidsinstitute.com. Kenny est en plus très heureux que j’en fasse une adaptation française et m’a indiqué qu’elle existait déjà dans 3 langues! Mon ami blogueur Guillaume a d’ailleurs écrit un excellent article à propos de cette pyramide: Comment aider nos enfants à construire une connexion avec la nature. De quoi vous convaincre de vous y mettre sans plus tarder!! A très bientôt, et comme le répète Kenny Ballentine lorsqu’il conclut une publication:
I will see you OUTSIDE! (On se retrouve DEHORS!) 
  Emilie
(Jingle du podcast: source sonore: www.universal-soundbank.com, Chant d’oiseaux variés et Senegal – inst : Tambours – Voix)  
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Krikri
Krikri
3 années il y a

existe-il une version pour adultes ? 😉

bénédicte
bénédicte
7 années il y a

oui c’est très intéressant tout ce qui est proposé par votre blog !
en cours d’installation pour partager des moments nature en famille ou petit groupe !
les empreintes ne sont pas les exercices le plus pertinent pour le jardin mais c’est un tout avec TOUTE la nature !
Bravo et grand merci !
toutefois je ne suis pas encore à mon aise sur les sites internet, voilà le petit souci !

Jopomme
Jopomme
8 années il y a

La nature a été créée pour l’homme et ses besoins, voilà pourquoi elle est vitale pour lui. Plus il s’en éloigne et plus il va mal.
C’est pour cela qu’avec l’aide d’un couple de parents, nous allons ouvrir une école dite « informelle » ou « démocratique » (sans notes, programme ou emplois du temps) à la campagne et proche d’une forêt, où les enfants seront totalement libres de sortir dans la nature quand ils le veulent et autant qu’il le désire, sans restriction aucune. D’ailleurs son nom c’est EdenAventure !

Ce n’est pas vraiment en rapport mais où trouvez-vous vos photos d’illustration? Un site payant de photos libres de droits ? Elle sont magnifiques !

aglaé
aglaé
9 années il y a

Bravo pour tout ce travail et la mise à disposition de ces ressources. À vous lire, je me demande toutefois pourquoi en fin de compte vous ne vous penchez pas aussi sur la pédagogie Waldorf et sur ce qui se passe quotidiennement dans ces jardins d’enfants, car il y a de fortes connexions avec la nature (il y a aussi une table des saisons etc). Si vous pouviez y faire un « stage d’observation » je suis certaine que vous en sortiriez avec de nouveaux élans et de nouvelles bonnes idées 🙂

aglaé
aglaé
9 années il y a
Répondre à  aglaé

je précise : plusieurs heures de jeu libre dans la forêt presque toutes les semaines, et chaque jour quelle que soit la météo jeu libre dans les parcs et jardins, observation des rythmes de la nature, des saisons et des animaux (les écureuils qui multiplient les cachettes à trésor annonçant l’approche de l’automne et de l’hiver, etc.), compost, potager, cueillette des fleurs de sureau pour en faire du sirop etc.
Et ce lien à la nature n’est pas coupé quand on sort du jardin d’enfant pour aller dans les plus grandes classes, il est toujours fondamental dans la pédagogie, sorties nombreuses en forêt et ailleurs, à la ferme, chez des bûcherons, des maraîchers, jeu libre en forêt toujours, observation pour faire de la botanique, de la minéralogie, de la géographie sur le terrain etc. Les élèves en grandissant s’occupent aussi des poules de l’école, travaillent à l’atelier bois, utilisent les saules coupés pour construire des aménagements dans le jardin des petits etc.
Bref, je suis certaine que quelqu’un qui s’intéresse au développement des enfants et à la nature et aux liens entre les deux serait enthousiasmé par ce qui se vit dans les jardins d’enfants et les écoles Waldorf 🙂
(Je parle en tant que parent d’élève enchanté d’avoir connu l’existence d’une telle école pour ses enfants)

Emilie
9 années il y a
Répondre à  aglaé

Bonjur Aglaé,
En effet, la pédagogie Waldorf me parle complètement! Je ne l’ai pas encore évoquée car heureusement il y a des milliers de choses à évoquer sur la thématique de l’éducation nature (éducation par la nature?…) et particulièrement concernant la pédagogie (Brandt et Knauer, Göpfert, Cornell que j’affectionne particulièrement, Kalff, Maassen, Trommer, Corleis, Espinassous qui est mon mentor, sans parler de pédagogues plus généralistes comme Montessori, Freinet, Pestalozzi, Piaget, Wygotsky…..bon, je m’arrête là!).
Votre témoignage m’intéresse énormément et je ne doute pas qu’il intéresse également les lecteurs de ce blog. Un grand merci pour les précisions que vous nous donnez! Dans quelle région se trouve ce jardin d’enfants? N’hésitez pas à revenir témoigner! 😉

A très bientôt,
Emilie

Sébastien B.
Sébastien B.
9 années il y a
Répondre à  Emilie

Merci beaucoup pour ce magnifique blog.
J’ai l’impression qu’au vu des commentaires beaucoup de lecteurs se retrouvent et découvre dans chaque article, moi le premier.

Surtout dans ce dernier commentaire, et les personnes que vous y citez qui vont je crois me conduire à des océans de livres passionnants.

Merci pour toutes vos petites gouttes. 😉

Emilie
9 années il y a
Répondre à  Sébastien B.

Merci Sébastien,
Votre message est pour moi une de ces petites gouttes qui me donnent l’élan d’aller encore plus loin!
Je vous souhaite de belles découvertes en compagnie de ces grands penseurs. Mais aussi en toute simplicité avec vos envies et votre imagination!
Emilie

Anna
9 années il y a

J’aime beaucoup cet article ! J’ai eu la chance de naître et grandir dans le Lot alors le contact avec la nature, c’est un besoin vital. Aujourd’hui mes enfants vivent (malheureusement ?) en ville mais nous avons un jardin et un grand parc à 5 min de chez nous. Je les laisse beaucoup jour dans les arbres (ils font des cabanes) et je les incite à s’allonger dans l’herbe pour regarder défiler les nuages (un de mes passe-temps favoris quand j’étais petite).

Et comme vous dites, la meilleure école, c’est bien la nature!

J’ai une petite histoire à ce sujet. Grosso modo: c’était un linguiste qui n’arrivait pas à apprendre la grammaire. Après beaucoup d’effort il se découragea, sorti de chez lui et médita sur la nature. Il vit alors une pierre qui avait été « creusée) sous l’effet de gouttes d’eau qui lui tombaient dessus. Cette leçon de persévérance (la goutte d’eau si faible vient à bout de la pierre si forte) lui redonna du courage et il devint l’un des plus grands linguistes ! 😉

Emilie
9 années il y a
Répondre à  Anna

Bonjour Anna et bienvenue à vous!
Jolie petite histoire qui m’évoque un dicton africain que j’affectionne particulièrement:
« L’herbe ne pousse pas plus vite si l’on tire dessus »…
Je crois malheureusement qu’on tire beaucoup sur l’herbe en ce moment…

A très bientôt!
Emilie